-
La Chapelle Notre-Dame de la Garenne
Située aux confluents de trois rivières, la Marcq, I'Odru et la Bellebeek, la chapelle de la Garenne (*) est un monument de belle allure, composé d'un avant-corps couvert d'une toiture à deux pans et d'un corps principal plus ancien qui comporte un chevet à trois pans. Les toitures de ces deux parties de bâtiment suivent un même axe, le faite de la partie arrière étant situé à environ deux mètres au dessus de celui de la partie avant.
La lourde porte de chêne, aujourd'hui gauchie, qui ferme ce lieu de culte est équipée, en son centre, d'un grillage donnant accès à l'ouverture d'un fort boîtier métallique servant de tronc aux oboles des visiteurs ou pèlerins.
(*) L'illustration ci-dessus est extraite de Enghien par Les artistes réunis, recueil illustré sur l'entité du XIIe au XXe siècle, 1982, non paginé. Ce beau dessin, non signé, est dû à Jacques Decocq († 31 mai 2016) qui nous a autorisé à le publier ici.
Sous ce grillage, gravé dans le bois, on peut lire :
N.D.G. (*)
1760
N. BERTAU (**)accompagné de deux signes compagnoniques (***) qui se rattachent davantage à un thème général qu'à l'identification de l'artisan :
(*) Le culte de Notre-Dame-de-Grâce a fait l'objet d'une étude de A. ROEYKENS (o.f.m.), Le culte de Notre Dame Reine de la Grâce à Enghien, dans ACAE, XVI, Enghien, 1970, pp. 262-340. Toutefois, cet article concerne le développement du culte, pèlerinage et société Notre-Dame Reine de la Grâce à la fin du XIXe siècle. Charles Carlier, initiateur du culte à Enghien, devint président de la société fondée en 1888 ; Arthur Soumillion en fut le secrétaire.
(**) La famille Berteau est bien représentée à Enghien, bien qu'aucune trace de ce nom ne figure dans les Généalogies Enghiennoises (vol. I à IV). De plus, à notre connaissance, les articles parus dans les Annales du CAE ou dans HOLVEO ne mentionnent aucun patronyme de ce nom. Nicolas Berteaux, décédé le 22 fév. 1765 (reg. 29/61), époux de (18 mai 1733) Isabelle Polaert, eut trois enfants : Anne-Thérèse (° 9 déc. 1744; reg. 9/301), Martine (° 12 jan 1739; reg. 9/141), Nicolas-Joseph (° 18 avr. 1748; reg 10/56). Reg. état civil, Enghien. Les registres de populations les plus anciens ne dépassent pas le milieu du XIXe siècle ; ils ne nous apportent donc pas d'informations complémentaires tels que les mouvements de la famille Berteau ou les professions de ses membres.
(***) Sur ce sujet, on peut consulter deux ouvrages sérieux : B. DECASTERA, Le Compagnonnage, PUF, Paris, 1988; J.-P. BAYARD, Le Compagnonnage en France, Paris, 1978. Le compagnonnage se distinguait des corporations en ce qu'il n'admettait pas de maîtres. C'était une association purement ouvrière, dont la Sorbonne a d'ailleurs condamné les pratiques en 1655 par une sanction qui précise de façon très complète l'organisation, les structures, la juridiction et les rituels. De même, le Compagnonnage ne peut être assimilé à la franc-maçonnerie, car "nul ne peut être compagnon sans être ouvrier".
Dans la 3e partie de son ouvrage, Bayard éclaire quelque peu ces signes mystérieux lorsqu'il tente de décrire le "Symbolisme des outils et de quelques emblèmes compagnonniques" . Le Pendule de Salomon est, dit-il, constitué par un cercle contenant trente-deux marques de charpentier et entourant un second cercle duquel se trouve une croix, soit celtique, soit un chrisme. Ces trente-deux signes permettent de reconnaitre la position et le tracé de tout élément de bois... (*). Sans retrouver exactement le signe gravé par Nicolas Berteau, le "Pendule", reproduit ci-contre, présente avec ce dernier, certaines similitudes ; nous nous bornerons à cette constatation.
(*) J.-P. BAYARD, Le Compagnonnage, p. 291.
S'agit-il de la porte d'origine, qui aurait été initialement située en façade de la chapelle ancienne ? On est en droit de se poser la question, puisque les dimensions des battées pratiquées dans la baie de la chapelle arrière correspondent parfaitement à celles de la porte actuelle qui, constituée de larges planches verticales fixées sur des entretoises par une triple rangée de clous faits à la main, est de construction fort ancienne et taillée de manière très rudimentaire.
Chapelle de la Garenne - Intérieur - Autel - 2017L'avant-corps de la chapelle de la Garenne est précédé d'un magnifique fronton de chêne supporté par deux colonnes de pierre. Ce fronton porte les lettres JMR (Jesus Mater Regina). L'intérieur de la chapelle est éclairé par deux fenêtres latérales rectangulaires (1,17m x 0,61 m) et grillagées.
Aucun signe lapidaire n'a pu être relevé sur les colonnes d'entrée, les pierres d'appareillages autour du portail ou les encadrements des deux fenêtres latérales. Seules, deux croix figurent sur les montants verticaux de la fenêtre latérale droite. Les murs extérieurs sont construits en briques récentes pour la partie avant, espagnoles pour la partie arrière. Le haut du pignon principal est percé d'un oculus circulaire de diamètre c. 60 cms et garni de 4 pierres angulaires. Ce pignon est achevé par un coupe-vent qui protège la toiture, et garni à son sommet d'une pierre de taille coiffée d'une belle croix en ferronnerie.
Les fondations périphériques, actuellement cimentées, sont en schiste local. Ce même matériau se retrouve, non seulement sur les berges de la Marcq (*), mais aussi dans les fondations de l'ancien château de Bornival, elles aussi assemblées au mortier de chaux et mises à jour par Louis Darbé. Très heureusement, la chapelle de la Garenne est aujourd'hui en cours de restauration, grâce à un petit budget de la fabrique d'église et de beaucoup de bonnes volontés.
(*) L'entrepreneur Jacques Deschuyteneer précise que ces mêmes pierres de schiste, d'origine marcquoise, ont été mises en oeuvre lors de la rénovation des parois extérieures de la maison Jonathas.
Cette chapelle de culte, non desservie, a été décrite brièvement par Jean Godet (*). Elle se distingue d'un édifice très semblable, aujourd'hui disparu, la chapelle de Notre-Dame des Sept Douleurs, mieux connue sous le nom de chapelle Walravens (**) qui était située près de la place de Marcq à l'entrée de la rue de la Ligne Française. Les propriétaires de la ferme Walravens, dont le corps de logis existe toujours, se chargeaient de l'entretien de cette chapelle. La similitude de plan, d'époque et de conception de ces deux édifices mérite d'être signalée pour éviter toute confusion.
(*) J. GODET, Marcq où fut jadis Borgnival, dans Hainaut-Tourisme, oct. 1966.(Voir l'extrait)
(**) La famille Walravens de Marcq compte plusieurs représentants notoires, dont Mgr Gustave Walravens, évêque de Tournai (1841-1915), né à Enghien dans ce grand immeuble qui abrite aujourd'hui l'Institut Albert 1er.
Nicolas Walravens, doyen de Hal, né à Vollezele en 1719, devient vicaire dans son village natal à 24 ans (1743) et est nommé curé de la paroisse Saint-Martin de Marcq à 39 ans (1758). La désignation de doyen semble avoir suivi rapidement. Paul Jadin vient d'éditer partiellement le rapport Walravens concernant les visites de ce doyen dans les paroisses de son doyenné en 1775 (ADN 3G2856) ; P. JADIN, Une enquête sur le clergé du doyenné de Hal en 1775, dans Revue d'histoire religieuse du Brabant wallon, 1997, pp. 6 à 10. Voir sur ce même sujet l'article critique de J.-P. TYTGAT, Autour d'un portrait de Nicolas-Joseph Derweduwe Curé d'Enghien, dans ACAE, t. XXI, 1985, pp. 151-162. Le doyen-curé de Marcq, Nicolas Walravens est-il à l'origine de la chapelle qui porte son nom? Il est très raisonnable de le penser.
Judocus Walravens doit deux rentes de neuf années chacune à l'abbaye de Grimbergen. Catalogus Ecclesiae Grimbergensis Archivi, Class Ill, fasc. 34, Compte des rentes seigneuriales dues à l'abbaye de Grimbergen Rendus par le sieur Michel Benoit Patemostre bailli et receveur pour neuf années de recette tant à Marcq qu'à Petit-Enghien depuis l'année mil sept cent quatre vingt cinq jusqu'à Noël mil sept cent nonante quatre.
Barbe Walravens († 1732) était béguine à Enghien et possédait une maison près de l'église. J.P. TYTGAT, Archiefstukken betreffende het begijnhof van Edingen, rond 1250-1797, dans HOLVEO XXV, 1997, p. 4, item 39.
Josse Walravens, procureur et mandataire des habitants de Marcq (1786), Jean-François Walravens, échevin de Marcq (1786). Ces deux derniers personnages apparaissent dans un acte (non-référencé) reproduit par L. DARBÉ, Marcq, p. 173.
Le chanoine Walravens († 1901) succède à Martin Deblander († 1891) comme principal du collège à la fin du siècle dernier. Enfin, le nom de Walravens apparaît de façon continue dans les semainiers (1794-1819 ; 1860-1875 ; 1889-1900) du curé de Marcq ; arch. paroissiales d'Enghien. Les trois registres consultés ici ne mentionnent pas la chapelle de la Garenne, au titre de pèlerinage ou autre.
Située sur la· commune de Saint-Pierre-Kapelle (*) , la chapelle Notre-Dame de la Garenne appartient à la fabrique d'église de Marcq (**). A proximité (c. 100m), du tertre qui portait jadis le château de Bornival (***)
(*) La borne cadastrale limitant la commune de Marcq de sa voisine, Saint-Pierre-Kapelle, se situe avant le pont de I'Odru, c'est-à-dire à environ 100m de la chapelle.
(**) Il n'en fut pas toujours ainsi ; le plan cadastral de P.C. Popp, commune de S.P.K. indique, pour le lieu concerné, la référence C 639. Le propriétaire (art. 708) était à cette époque (1864), Jean-Baptiste Pitteurs, meunier à Marcq. La famille Pitteurs est connue à Marcq ; Pieter, tuteur des pauvres de Marcq (1686); Piere, cité en 1726. J.-P. TYTGAT, Actes scabinaux de Marcq 1550-1762, dans ACAE, t. XXI, 1985, pp. 230 et 235. Pierre-Joseph Pitteurs bourguemaitre dudit Marcq ; AGR 227, Aveu et denombrement par acte de relief d'un fief lige situé à Marcq (1er mars 1756), f° 7 et 8. Jeanne-Catherine Pitteurs, béguine à Enghien (1733), J.P. TYTGAT, Archiefstukken, p. 5, item 43.
(***) Bornival ou Borgnival viendrait de "borgne val", désignant une vallée encaissée. Le sceau de Hugues de Bornival (c.1215) portait la mention Hugo de Ceca valle (de la vallée de la cécité). L. DARBÉ, Marcq-Labliau Mon village, 1996, p. 19.
Comment y accéder? A partir de la Place de Marcq, se diriger vers l'église. Devant celle-ci prendre le chemin de gauche qui, après une centaine de mètres, se rétrécit en un sentier enjambant un petit pont métallique sur I'Odru. Le chapelle est visible à cet endroit, adossée au talus servant de support à l'actuelle ligne de chemin de fer Bruxelles-Tournai. La ferme située à droite du petit pont abritait un moulin à chiffons (*).
(*) Le moulin de la Garenne, moulin à eau, est cité en 1335, actif jusqu'en 1945. Ce moulin de la ferme Coppens, sur I'Odru, est identifié comme moulin à papier (Vodemolen) : Le petit moulin à Bacq à l'usage de faire du papier gris gisant à Marcq sur la rivière Marcq .
Larousse définit le mot Garenne, comme un lieu boisé ou sablonneux où vivent les lapins à l'état sauvage. Une garenne était aussi la réserve giboyeuse du seigneur dans l'ancien régime. La chapelle serait-elle située sur l'emplacement de l'ancienne garenne du château ? C'est l'avis de Jean Godet (1966), repris par la brochure Enghien par les artistes réunis (1982), mais rien , sauf le nom, ne permet de l'affirmer.
Par contre, il paraît évident que cette chapelle soit liée au château voisin, construit entre 1606 et 1610. Ce château dont les dimensions de fondations sont connues, était trop petit pour incorporer une chapelle castrale intérieure. Dans son rapport diocésain, le curé Walravens cite une quinzaine de chapelles domestiques qui, toutes, ainsi que le fait remarquer Jadin (*), sont liées au château voisin. Il en va ainsi des châteaux de Wisbecq, Ham, le Musain, etc. Le doyen ne mentionne cependant pas la chapelle qui nous concerne ici. De style espagnol (**), comme son homologue la chapelle Walraevens, citée plus haut, la chapelle de la Garenne fut sans doute, du moins pour la partie arrière, construite au début du XVIIe siècle, bien que la date figurant sur la porte d'entrée actuelle, plus tardive, mentionne 1760.
(*) P. JADIN, Une enquête, p. 32.
(**) La disposition "en chevron" des briques du grand pignon avant, son coupe-vent, la dimension des
briques sont autant de témoins de cette époque.Source : Daniel Soumillion - Bulletin trimestriel CRAE - n° 15 - juin 1997 - pp. 293-297.
INAUGURATION DE LA CHAPELLE DE LA GARENNE - 19 MAl 1997
Dès l'aube de ce lundi de Pentecôte nous sommes soulagés : la météo nous promet une vraie journée printanière. Il est 14 heures et les premiers fidèles se dirigent vers la chapelle. Au fil des minutes, l'afflux s'accroît et l'étroit sentier a peine à canaliser ce courant humain. Voilà qu'arrivent les sonneurs de cor dont les cuivres scintillent au soleil. Aussitôt quelques notes résonnent et l'écho des talus les répète aussitôt.
Monsieur le Doyen aussi doit se frayer un passage pour atteindre l'autel de fortune afin d'y célébrer l'office. L'assistance prend place dans la prairie voisine face à la chapelle ; chacun se cherche un peu d'ombre sous les arbres, et pour les plus prévoyants, sous leur parasol multicolore.
Les cors entonnent l'lntroït de la messe et quelque 250 fidèles sont émerveillés par cette musique dans un cadre bucolique.
Le Bourgmestre, Clément CROHAIN, et ses conseillers communaux ont pris place parmi la foule, alors que M. le Doyen souhaite la bienvenue, et ce dans les deux langues nationales. Au cours de la cérémonie les sonneurs de cor et la chorale de Marcq se relaient pour chanter des psaumes en l'honneur de la Vierge Marie.
Après le renvoi des fidèles, Allez dans la paix, M. CROHAIN prend la parole pour remercier les instigateurs de la rénovation de la chapelle : M. André COPPENS, président de l'asbl Amitiés Marcquoises, et M. Jacques DESCHUYTENEER ainsi que tous les bénévoles anonymes.
Le drink est apprécié par tout un chacun. C'est ainsi que le voile tombe sur cette magnifique après-midi car voilà que le ciel se couvre : un premier grondement de tonnerre se fait entendre... c'est l'averse ...
BENEDICTION DE LA CHAPELLE DE LA GARENNE - 14 OCTOBRE 2017
14 octobre 2017 - Bénédiction de la chapelle récemment rafraîchie.
Abbé Luc Depuydt († 01.01.2020) et Germain Deridder, diacre.Extrait du « Bornival » de septembre 2003 - CHRONIQUE DU ROMAN PAIS - Suzanne Bournival
Dans une revue éditée par la Fédération de tourisme du Hainaut et datée d’avril 1966 j’ai trouvé un article intéressant et qui fait référence à la famille à une époque précédant la venue des Borgnival sur les lieux qui ont pris leur nom. Il s’agit d’un petit village appelé Marcq où les Borgnival résidaient et possédaient un château. J’ai d’abord fouillé dans le Dictionnaire Historique et Géographique des Communes Belges de Eugène de Seyn, 1934, pour tenter d’identifier le lieu appelé Marcq. Voici ce qui est écrit: «Marcq- Commune de la province de Hainaut située sur la route d’Enghien. L'Église date de 1440, tour romane du 11e siècle. En 1144 Nicolas évêque de Cambrai donne l’autel de Marcq à l’abbaye de Ghislinghiem.Une chaussée romaine traverse le territoire. Ce village était une possession de l’abbaye de Liessies. On y trouvait le fief de Bornival comprenant un château d’une construction assez curieuse qui fut démoli au commencement du XIX siècle.» À la lecture de cet article qui m’est parvenu par l’entremise de M. de Lalieux, j’ai donc encore une fois pris le bâton du pèlerin, et me suis rendue sur les lieux historiques mentionnés (en 2000).
Les habitants du village à qui je me suis adressée m’ont immédiatement indiqué l’endroit qu’ils nomment toujours la « Motte Bornival » Rien ne nous distrait de cette Motte, elle est vite repérée et devient le but ultime de cette promenade. En suivant un sentier un peu boueux (nous sommes en février), j’ai franchi la Marcq par un petit pont de vieille brique qui menait jadis au château, pour ensuite faire une visite à la chapelle Notre Dame de la Garenne, réputée pour guérir les fiévreux. Le pont et la chapelle sont des vestiges encore bien gardés qui sont pour les promeneurs du dimanche un but, une visite et, qui sait, peut être même un lieu de rendez-vous fiévreux. Une vieille ferme située à proximité de l’église, et qui fait office de musée renferme quelques vestiges de ce château. Accompagnée par mon mari et par M. de Lalieux, tous trois avons été accueillis par M. et Mme Darbé, propriétaires de cette ferme-musée, et qui étaient un peu ébahis de rencontrer une personne portant le nom Bournival, celui de la « Motte historique » qui orne comme une présence mythique le cœur de leur village.
Nous sommes retournés sur la Motte et Monsieur Darbé, armé d’une pelle, nous a mis à découvert quelques pierres de la fondation et indiqué un affaissement qu’il croit être la cave. Cette visite fut un enchantement et une trace nouvelle que nous avons bien piétinée à la recherche d’indices. Monsieur Darbé a mené une recherche sur les origines de son village qui porte le nom de Marcq (d’après le nom d’un ruisseau qui le traverse). Dans une chaleureuse salle à dîner, près d’un bon feu, tout en dégustant une bonne bière belge, il nous a longuement entretenu de ses recherches et de ce que la légende avait colporté au fil des siècles pour arriver jusqu’à nous. Documents à l’appui, il nous a fait parcourir à rebours les méandres de l’histoire, et nous a amenés jusqu’à ce fier et valeureux chevalier connu pour ses faits d’armes et pour son glorieux rôle auprès du Duc de Brabant, et ce n’est nul autre que Biernar de Bornival 1er, seigneur de Bornival après son père René,et qui figurait en 1328 parmi les brabançons envoyés à l’aide du roi de France contre les Anglais. Biernar avait épousé Juliana de Struve, fille de Henri de la puissante maison d’Enghien. Cette alliance lui apporta la seigneurie foncière de Marcq connue par la suite sous le nom de Bornival.
Voici ce qu’en dit Jean Godet dans son article intitulé « Marcq où fut jadis Borgnival » (Tourisme Hainault, avril 1966)
Sur le territoire Marcquois s’élevait jadis le château de Borgnival, démoli au début du siècle dernier (19e). Il faut d’autant plus regretter sa disparition que c’était, paraît-il, une fort curieuse bâtisse. Dans une prairie entourée d’arbres et située entre l’église et la ligne de chemin de fer- celle-ci heureusement invisible- se trouve toujours le tertre arrondi sur lequel reposait le manoir. Le ruisseau de la MARCQ coule à quelques pas.
Adossée à un talus herbu, une vieille et délicieuse petite chapelle qui se profile à l’arrière-plan ajoute encore au romantisme du lieu. Les démolisseurs de Borgnival en avaient épargné une faible partie. Ces restes du château subsistèrent quelque temps et plusieurs pauvres ménages y trouvèrent même un abri. À la fin du siècle dernier, grâce au tracé de certaines allées et au trajet suivi par le ruisseau de la MARCQ l’on pouvait avoir quelque idée de la disposition de l’ancien parc seigneurial.
Il n’en est malheureusement plus de même aujourd’hui. (...) Un vieil encadrement de pierre, datant vraisemblablement du 15e siècle, resta longtemps solitaire entre deux tronçons de baie. Cet encadrement n’appartenait pas au manoir disparu : c’était celui d’une porte latérale de l’église Saint-Martin, porte qu’on avait dotée de nouveaux montants. « Envolé » lui aussi. Il y a trois ou quatre décades, le vénérable vestige archéologique s’était trouvé à Borgnival, on ne sait trop pourquoi. Quant aux fondations du château, il paraît qu’elles existent toujours. À proximité de la « Motte » de Borgnival apparaît, nous l’avons dit, une vieille et charmante petite chapelle connue sous l’appellation de Notre-Dame de la Garenne, ceci du fait qu’elle est située sur les lieux mêmes où se trouvait l’ancienne garenne du manoir de Borgnival. (...)
Les habitants de MARCQ à la fin du siècle dernier (19e) du moins, tenaient en toute particulière vénération Notre-Dame de la Garenne qui guérissait les fiévreux. Aussi faisait-on, par l’un de ses proches, lier sa fièvre aux barreaux des fenêtres de la chapelle. Cette ligature médico-religieuse s’exécutait au moyen d’un bout de ruban ayant touché le malade ou de quelque jarretière à son usage. Pareille thérapeutique était, paraît-il, un héritage des temps celtiques.
__________
Suzanne BOURNIVAL est née le dimanche 13 janvier 1935 à St-Étienne-des-Grès. Elle est l’enfant légitime de Rosario BOURNIVAL, âgé de 35 ans, et de Marie TRUDEL, âgée de 36 ans. Suzanne est leur huitième enfant.
Elle épouse Claude DESROSIERS, le vendredi 5 avril 1957. Elle est alors âgée de 22 ans. Ce couple aura trois enfants :- Claude - Mario - Sophie.
A une date non connue, elle épouse Hubert VAN GIJSEGHEM. Ce couple aura deux enfants :- Rosalie et Hendrik..
Hubert VAN GIJSEGHEM (°1941) est professeur retraité de psychologie à l’Université de Montréal, spécialisé en recherche appliquée. Conférencier invité en Europe pendant plusieurs années, il collabore activement avec Suzanne aux recherches des racines Bournival sur le continent Européen. Suzanne après plusieurs années de recherche découvre les traces des ancêtres Bournival en Belgique, d’abord à Bornival près de Nivelles et ensuite en plusieurs endroits, à Bruxelles et dans les environs. Administratrice au conseil du Regroupement des Bournival d’Amérique.
https://www.hubertvangijseghem.com/