A la découverte d'Enghien par d'autres chemins
Le baldaquin qui abrite le Saint Sacrement comporte des broderies d'une extrême finesse. Dans la face antérieure, sous l'inscription en fils d'or :
CHRISTUS VINCIT !
est représenté, de même, le trigramme de Jésus Christ qu'accompagnent tissées en fils d'argent, à gauche, le pélican nourrissant de sa chair ses petits et, à droite, l'agneau divin couché sur la croix et le livre Saint, en fils d'or.
La face de droite porte l'inscription en fils d'or :
ENGHIEN AU SEIGNEUR
entourée des blasons des Maisons d'Arenberg et de Bourbon-Vendôme, soit respectivement: de gueules à trois fleurs de néflier d'or, percé du champ d'azur à trois fleurs de lis d'or, au bâton alésé de gueules en bande, chargé de trois léopards d'argent, surmonté de la couronne comtale.
Evocation de l'appartenance de la seigneurie d'Enghien à ces illustres familles respectivement de 1607 à la Révolution française et de 1547 à 1607. Entre ces blasons, par-dessus le millésime 1892, les armoiries primitives de la Ville d'Enghien: gironné de dix pièces d'argent et de sable, ces dernières chargées de croix d'or. Les supports des léopards ont été au cours d'une restauration semble-t-il, malencontreusement adossés à l'écu alors qu'ils auraient dû être affrontés...
Dans la face postérieure se lit cette inscription en fils d'or :
IN HOC SIGNO VINCES
surmontant une croix dans un rayonnement de même matière. De part et d'autre coeurs rayonnants et flamboyants; le premier, à gauche, chargé du fouet de la flagellation et des clous de la crucifixion; le second, à droite, percé d’un glaive.
Dans la face de gauche figurent, sous la tiare pascale et le chapeau épiscopal, les armoiries de Léon XIII (1878-1903) et d’Isidore-Joseph Du Rousseaux, 92e évêque de Tournai (1879-1897):
Entre ces blasons se trouve un écu d’or où sont représentées trois hosties maculées de sang, évoquant la perforation sacrilège perpétrée par les juifs sur des hosties volées ici en 1370 (millésime) à laquelle font d’ailleurs allusion le texte :
CHRISTE ABLUE SACRILEGIUM JUDAE
Christ efface le sacrilège du juif
Le « plafonds » de ce remarquable baldaquin s’est trouvé très endommagé tant par la pluie que par une branche d’arbre lors d’un passage dans le parc communal.
On doit à Mme TRIGALLEZ de l'avoir restauré avec le plus grand soin en y incorporant, extrait d'un huméral, la figuration du Saint couronné dans un admirable rayonnement d'or.
Dans la boiserie (côtés intérieurs) ont été gravées diverses inscriptions :
- Mme Ern. Matthieu, née Marie Dillies dont il a déjà été fait mention
- Mme François Dillies, née Adèle Piat
- Mme Paul Piat, née Laure Dillies (1867-1941)
- Mme Léon Teffin, née Mathilde Dillies (1871-1926).
Pour porter ce baldaquin ont été confectionnées douze écharpes en tissus recouvert de fines brodures en soie.
Les années ont malheureusement eu raison de leur délicatesse. Très providentiellement, on a pu, ici encore, compter sur le talent et la patience de Mme Gérard Trigallez pour recomposer ces magnifiques baudriers, encore que certains étaient si détériorés que leur figuration n’a pu être reproduite.
Dans leur état présent, ils se présentent comme suit:
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Ce superbe baldaquin est une œuvre et un cadeau de la famille Matthieu-Dillies.
Extrait de l'article vraisemblablement rédigé par M. Yves Delannoy, pour la brochure éditée en 1993, par le Comité de la procession d’Enghien – pp. 26-31.
Photos : Th. Ganseman et Ch. Ghilain.