A la découverte d'Enghien par d'autres chemins
L'année 2020 devait être exceptionnelle pour la Procession de la Saint Jean à Enghien. L'on devait fêter le 30e anniversaire de son renouveau. En effet, c'est en 1991 que Paul Vanderroost a rassemblé une équipe qui a redynamisé le cortège en présentant notamment plus de 35 groupes participants.
La pandémie du coronavirus Covid-19 est venue perturber la grande fête de la procession. Des centaines de milliers de personnes ont perdu la vie dans le monde. Notre pays et notre cité n’ont pas été épargnés. Il a fallu s'adapter aux mesures de distanciation sociale et respecter les règles sanitaires imposées par les autorités pour éviter la transmission du virus.
Le cortège a dès lors dû être supprimé.
Ce dimanche 28 juin à 10 heures, les cloches de l’église ont sonné en grande volée pendant 15 minutes pour évoquer le départ traditionnel de la Procession.
Par ailleurs, de 10h à 11h, une vidéo réalisée par le comité de la procession a été projetée, au cours de laquelle Benoît Lobet, doyen d'Enghien-Silly, a donné la bénédiction traditionnelle.
Photo Ph. Moriau
Pendant cette projection, la châsse de Saint Nicolas de Tolentin a été exposée devant le parvis de l'église. Paul Vanderroost, président du comité, y a lu le texte suivant :
Saint Nicolas de Tolentino (Sant'Angelo in Pontano 1239 ou 1245 – Tolentino 10 septembre 1305) est un moine de l'Ordre des ermites de saint Augustin.
Nicolas est né près d'Ancône, dans le bourg de Saint-Ange proche de Fermo, de parents très pieux. Son père et sa mère, Compagnonus (Compagnon) de Guarutti et Amata (Aimée) de Guidiani, désespérés de ne pas avoir d'enfant avaient fait un pèlerinage à Bari auprès du sanctuaire dédié à saint Nicolas de Myre en priant d'avoir un fils, d'où l'origine de son prénom.
Agé d'à peine sept ans, Nicolas, à l'imitation de son saint patronymique, pratiqua l'abstinence en jeûnant plusieurs jours dans la semaine.
Il était encore bien jeune quand il entendit la prédication d'un moine de l'Ordre des Augustins. Enthousiasmé par ce discours, il entra aussitôt dans cet ordre.
Là, il observa une forme parfaite de vie religieuse, pratiquant le jeûne et les mortifications, mais aussi impressionnant ses frères par son humilité et sa charité.
Après avoir visité plusieurs couvents afin d'être montré en exemple de vertus, puis après avoir reçu la prêtrise à Cingoli des mains de l'évêque d'Osimo, il fut envoyé en 1279 à Tolentino où il passa ses trente dernières années. Il s'y employa à prêcher l'Évangile, à catéchiser et à confesser et sa douceur, autant que sa foi, ramenèrent de nombreuses personnes dans la bonne voie.
A la fin de sa vie, la légende raconte qu'il entendait tous les soirs le concert des anges.
Saint Nicolas est invoqué contre la peste, mais aussi contre la fièvre. Dans les couvents, pour soigner et guérir les malades, on leur donne de Pain de Saint Nicolas qu'il faut avaler trempé dans un verre d'eau. Plongé dans la mer, ce pain bénit passe pour calmer les tempêtes ; jeté dans le feu, il peut, dit-on, éteindre les incendies. De nombreuses images du saint sont offertes à titre propitiatoire (demande d'une grâce) ou gratulatoire (en remerciement d'une grâce obtenue).
A Enghien, Saint Nicolas de Tolentin est honoré afin d'éviter la peste. Il a d'ailleurs mis un terme à l'une de ces épidémies au XVIIe siècle (peste de 1602-1603). A cette occasion sa châsse est portée à l'hôpital. Les élèves de la ville vont dans les bois proches pour y cueillir des fleurs. Autrefois, le 10 septembre, on bénissait dans l'église paroissiale des petits pains sur lesquels figurait une de ses images. Ces pains se voyaient attribuer des propriétés fébrifuges (qui combat et fait tomber la fièvre).
Le reliquaire d'Enghien appartenait autrefois au couvent des Augustins d'Enghien. Il est en bois doré et se compose d'un médaillon figurant le buste du saint ; au-dessus se trouve la relique consistant en un linge imprégné du sang de ce saint confesseur. Au dessus est ce chronogramme :
MIRACULEUS BLOEDT
Ce reliquaire exécuté au commencement du XVIIIe siècle, présente un ensemble assez imposant.
Sources :
- Site de la Procession de la Saint Jean.
- Ernest Matthieu - Histoire de la ville d'Enghien - 1974 - pp. 530-531.
- Documentation Philippe Moriau.
- Wikipedia.