A la découverte d'Enghien par d'autres chemins
Le Père Pierre Defoux de la communauté Saint-Claude La Colombière est décédé le dimanche 3 février 2013 à Woluwé-St-Pierre.
Né à Arlon le 16 mars 1924, Pierre est le second d’une famille de huit enfants. Son frère Max est Père de Scheut au Japon et son frère André est prêtre du diocèse de Namur où il fut notamment doyen d’Andenne.
Au terme de ses études secondaires au collège Notre-Dame de la Paix à Namur, il entre au noviciat le 14 septembre 1942, rejoignant ainsi à Guirsch le groupe de novices connu sous le nom de « belle et riche année ». S’ensuivent des années d’études de philologie classique et de philosophie, de régence à Léopoldville et à Charleroi et de théologie à Enghien avec les jésuites français. C’est à cette époque qu’il réalise pour les éditions Dupuis à Marcinelle la célèbre bande dessinée consacrée à Saint François Xavier. Pierre mettait ainsi à la disposition d’un grand nombre des talents artistiques méconnus des supérieurs de l’époque. Cette méconnaissance a approfondi un esprit libre fait d’humour, de tact, de profondeur, de discrétion et de souci des autres. Il est ordonné prêtre à Enghien en la fête de Saint Ignace, le 31 juillet 1955.
Après avoir été l’assistant du promoteur des missions, Pierre rejoint le collège St-Servais à Liège comme aumônier des cadets et enseignant de 1959 à 1966. Nous le retrouvons au collège St-Michel de Bruxelles de 1966 à 1970. Vient ensuite le collège de Godinne où il participe activement à la réforme pédagogique au sein d’une équipe d’enseignants enthousiastes. Il met ainsi sur pied l’option arts d’expression et partage ses talents de sculpteur, de peintre, d’écrivain, de conteur, de scénariste et de metteur en scène. Avec des membres de la communauté jésuite, il transforme la grande chapelle du collège. En 1988, il est retraité de l’enseignement et devient curé de Mont Godinne. C’est une période de création artistique intense : céramiste, peinture, illustrateur de revues. Communautés jésuites, collège de Godinne, paroisses avoisinantes, collégiale d’Andenne, hôpital de Mont Godinne sont les principaux dépositaires de ses œuvres.
Il rejoint ensuite la communauté insérée dans le quartier de Plomcot à Namur où il est supérieur de 2002 à 2005. À cette époque, il doit limiter ses activités artistiques à cause de problèmes de vue. En même temps il est assidu à l’école de devoirs du quartier. Durant les six années qui suivent il est membre de la communauté Notre-Dame de la Paix à Namur. Durant ce séjour, il découvre qu’il souffre de la maladie de Parkinson. C’est pacifié, qu’il rejoint en 2011, la communauté St-Claude La Colombière à Bruxelles. Cette arrivée à Bruxelles correspond à l’organisation à Godinne d’une exposition où bon nombre de ses œuvres sont rassemblées.
Au cours de sa vie de jésuite, Pierre n’a jamais revendiqué quelque statut que ce soit, ni recherché les honneurs ou une quelconque reconnaissance. Libre à l’égard de lui-même et de tous, il peut aujourd’hui entendre la réponse du Seigneur « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).
L’Eucharistie des funérailles, suivie de l’inhumation au cimetière de Woluwe-St-Pierre (Chaussée de Stockel 301), a été célébrée en la chapelle Notre-Dame des Apôtres (Boulevard St-Michel 24 à 1040 Etterbeek), le mercredi 6 février 2013 à 10 heures.
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