A la découverte d'Enghien par d'autres chemins
L'Europe, ce fut aussi, et il n'y a pas si longtemps, une mosaïque de nations aux intérêts antagonistes et aux ambitieuses visées. Seul un équilibre subtil et intelligent parvenait à maintenir la tranquillité de cet ordre. Mais qu'apparaissent les faiblesses des uns, les appétits des autres s'en trouvaient décuplés et toute l'Europe se changeait en un champ de haines et d'horreurs.
Voici (...) la chronique de notre Collège en ces temps de troubles.
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En 1879, la Belgique est déchirée par la guerre scolaire. Le Principal du Collège, l'abbé Martin-Philibert Deblander, répondant à certaines rumeurs, s'écrie : "On a dit qu'il n'y aurait bientôt plus de Collège à Enghien et moi je vous dis qu'il y en aura toujours !"
De cette célèbre réplique est né l'actuel Collège Saint-Augustin. Son fondateur ne pouvait évidemment pas deviner les conflits qui allaient exploser ici en 1914 et en 1940 ni davantage ce qu'il en serait de cette institution dans ces tourmentes.
1914 - 1918
1914. Le Collège compte alors 451 élèves dont 370 internes. Le 3 août a lieu la distribution des prix. Pour la circonstance, c'est la grande ... mobilisation : à l'avant-scène, la symphonie avec ses trente-six musiciens et le chœur, quarante-trois sopranos et altos, quarante ténors et basses; sur scène se joue à Memphis l'opéra d'Etienne Méhul, Joseph.
Le premier acte vient de s'achever tandis que le chœur chantait: "Honneur au Sauveur des humains !"...
Le deuxième acte restera dans les coulisses. Le Principal Botteldoorn apparaît, en effet, sur la scène pour annoncer que l'Allemagne vient d'exiger le libre passage de ses armées par la Belgique et que celle-ci s'y est refusée. Stupeur aussi profonde que générale - il y a certes de quoi -, mais vite balayée aux accents de le Brabançonne. Et c'est ainsi que survinrent ceux qu'on appelait ici "de Dochen”...
Si, aux premiers jours de l'occupation, le Principal, poursuivi par la soldatesque, lui échappe de justesse, il n'en sera pas de même du Collège qui se trouve de plus en plus envahi par celle-ci non sans les multiples incidents, inhérents à toute cohabitation si peu sympathique ...
Pour beaucoup d'Enghiennois, le Collège est alors - dès 1916 - le lieu de convocation du Meldeamt où se contrôle la présence de tout mâle en état de porter les armes, et aussi le point de départ de maints déportés vers le camp de Soltau.
Le 14 mai 1917, tout le Collège, cette fois, est réquisitionné : on y aménagera le Kriegslazarett St-Nicolaus 680, laissant en tout et pour tout quarante-huit heures pour emporter sur quelques malheureux chariots, tirés ici par des chevaux, là par des bœufs, bancs, tables, chaises, provisions, musée, bibliothèque, etc.
Quel spectacle !
Des professeurs partent en exode à Tubize (du 27 octobre au 17 novembre 1918)
De gauche à droite :
Edmond ROLAND, Nestor BIENFAIT, Laïc, Maurice REMY, Georges GALLY, Emile DERONNE
Dès lors, l'internat qui comprenait encore, l'année précédente, 218 élèves, est en principe supprimé. Le corps professoral, dispersé chez l'habitant, fait cours le matin dans des locaux pour le moins assez variés : ici, le couvent des Pères capucins, là, l'ancienne brasserie Seghers ou quelque autre maison accueillante. Le nombre d'élèves dépasse encore alors la centaine.
Pendant ce temps, au Kriegslazarett, ça crie, ça gueule on ne peut ni plus ni mieux. Et de même à l'hôtel de ville où le major Krökelsberg exige du bourgmestre Delannoy qu'on lui livre la bagatelle de 1.615 matelas et autant de traversins, alors que tout ce qui touche de près ou de loin à la literie a déjà été réquisitionné pour les douze cents réfugiés français arrivés ici. Et les ordres tombent : 900 chaises, 120 tables, des fourneaux, des chaudières, de la lingerie, etc ... Bientôt, ce seront 98 poêles. Cette première installation coûtera plus de 100.000 francs de l'époque, soit l'équivalent des recettes inscrites au budget communal pour toute l'année 1914 ... Plusieurs milliers de blessés seront soignés là; une centaine y décédera.
Lorsqu'au mois d'octobre 1918, cet hôpital est évacué, le premier étage servira d'arsenal tandis que le général von Quast, commandant l'Etape d'Enghien, autorise que le troisième soit transformé en hôpital pour les nombreux réfugiés français qui se meurent de la fièvre espagnole, du typhus, de la diphtérie, etc... Cet "accueil" permet, sous l'emblème de la Croix-Rouge peint en toute hâte sur la toiture du Collège, de camoufler au mieux ce vaste dépôt de munitions de tout calibre. Sans doute est-ce mieux que rien, mais tout de même assez peu rassurant pour ces infortunés évacués qui en ont déjà vu de toutes les couleurs. Aussi, lorsque les prisonniers anglais quittent les écoles communales, le 20 octobre, cet hôpital descend-il de la chaussée d'Ath à la rue des Ecoles.
On sent venir la fin, mais quelle sera-t-elle ?
Le 6 novembre, les habitants sont invités à évacuer la ville. Le 8, des trains de munitions arrivent en gare tandis que, sur les hauteurs de Bierghes, les Allemands commencent à installer leurs batteries en direction d'Enghien. Or voici qu'à plusieurs reprises, les avions britanniques se mettent à bombarder la gare. Quelles pétarades ! Quelque cent vingt immeubles en souffriront. Le 11, les Anglais s'approchent d'Enghien et les Allemands s'apprêtent à pilonner la ville sans nul merci. D'un moment à l'autre, l'heure dernière va sonner. Vers onze heures et demie, des officiers français se précipitent à l'hôtel de ville pour annoncer que l'armistice vient d'être signé ... Ouf !!
Le Principal Botteldoorn récupère aussitôt le Collège, mais dans quel état ! Et bientôt d'ailleurs, il doit le céder aux Anglais. Cette nouvelle occupation ne dure que quelques mois, mais sera plus dévastatrice que toutes les autres réunies.
Les travaux de restauration vont s'échelonner sur une période de quatre années et coûteront près de 350.000 francs d'alors.
Au nécrologe du Collège s'inscrit la mémoire de cinquante et un anciens élèves et professeurs.
Tel a été le lourd tribut du Collège Saint-Augustin dans cette première tourmente européenne.
1940 ...
Le 14 mai 1940, Enghien subit son premier bombardement, ouvrant ainsi pour beaucoup les chemins de l'exode. Or, ce n'est qu'un prélude. Le 16, vers quinze heures, trente-deux avions déversent sur la ville plus de quatre cents bombes et torpilles : une par dix habitants ... Les premiers Allemands pénètrent ici le 18. L'occupation a commencé.
Quinze jours plus tard, les prairies du Collège disparaissent sous une multitude de prisonniers alliés venus de Dunkerque, Calais, etc. Il fait torride. Ils sont parqués là sans le moindre abri. Et pas une goutte d'eau : les canalisations n'ont pas encore été réparées. En ville, on puise tout ce qu'on peut dans les puits, citernes, réservoirs des uns et des autres et l'on gravit tant bien que mal la rue d'Hoves dans un cortège de brouettes et de charrettes chargées de récipients les plus divers.
A chaque distribution, c'est l'empoigne dans la sauvagerie; sans la brutalité des sentinelles, elle serait fatale à d'aucuns. Ah ! ces visages hirsutes, émergeant de ces capotes pouilleuses, tiraillés ici de souffrance, d'inquiétude, d'angoisse, sinon de désespoir, là d'aigreur, de colère, sinon de haine ... Dantesque ! Et cette puanteur ! Pas un souffle de vent pour aérer cette fournaise. Ecœurante, cette transpiration par tous les pores de cette soldatesque; pestilentiels, ces excréments s'entassant sous des milliers de godasses ... Vraiment, il ne manquait plus là que les flammes de l'enfer.
Au Collège, on dénombre le 7 juin, plus de sept mille prisonniers; la complicité de la nuit et des Enghiennois permettront aux plus audacieux de franchir les murs et de s'évader en civil. Le 29 juin, c'est l'évacuation: le Collège va recevoir des blessés arrivant de Saint-Omer et de Calais. On en annonce un millier; le 5 juillet, il s'en achemine sept fois plus et, le lendemain, d'autres suivent encore, tandis que les infirmiers qui les accompagnent sont renvoyés en France.
Dès lors, il faut se débrouiller comme on peut, pour dénicher par centaines, draps, couvertures, essuie-mains, chemises, pyjamas. On collecte tout ce qui pourrait servir de béquilles. A cor et à cri, on réclame ici pansements, médicaments, instruments chirurgicaux, tables roulantes, ...
Le réfectoire, hier encore aussi bruyant qu'une volière, plus animé qu'une ruche, est aujourd'hui plongé dans le silence d'une torpeur infinie. Les tables ont disparu on ne sait où, et maintenant s'alignent là des rangées de lits avec pour toile de fond le célèbre passage d'Etropol par les troupes du général Gourko ...
Et tout aussitôt s'organise un service clandestin de lettres et de colis, tandis que circulent des listes recueillant, de grabat en grabat, identité, matricule, régiment, adresse de parents à contacter et rassurer, etc.
Ah ! combien émouvantes encore aujourd'hui ces pages interminables élaborées dans Dieu sait quel désarroi, quelle anxiété, quels espoirs ! Tout se côtoie dans la même détresse, du dernier va-nu-pied à cet Alain de Rothschild, qui plus tard écrira : "Ce ne sont pas des souvenirs agréables à se rappeler, mais l'amitié des habitants d'Enghien est une lumière dans cette triste pénombre...". Avec ou sans grade, étoile ni galon, toutes les armes gisent là immobilisées : Scots Guards, Royal Navy, Green Howards, Dragoon Guards, R.A.F., etc., côté britannique; étage français : Génie, Marine, Train, Dragons, Pionniers, Chars, Zouaves, Cavalerie, etc. Et quelle région n'a-t-elle pas ici son représentant ? Sussex, Kent, Yorkshire, Essex, Lancashire, ... Aisne, Pyrénées, Vosges, Hérault, Isère,... quand ce ne sont pas le Maroc, l'Algérie, le Soudan, le Sénégal, ...
Et ces annotations, aussi laconiques qu'éloquentes, en regard de certains noms :
Humphery Richard, captain : "décédé le 27 juillet, des suites de ses blessures : colonne vertébrale (pas d'adresse civile)".
Wilkie Ernest, 4 TH.R.N.K. : "décédé le 8 août (aucune parole exprimée), suite de ses blessures : amputation cuisse gauche, plaie du crâne entraînant la perte de la connaissance, escarre sacrée".
Southern James, Seaforth Highlanders : "décédé le 4 septembre des suites de ses blessures : fracture du crâne et méningite".
Hatch, R.A.F. : "décédé le 26 septembre des suites de ses blessures : brûlures des membres inférieurs et des mains. Aucune parole ne fut prononcée au sujet de sa famille".
Et ce nécrologe continue :
Tilbury ... : "N'aurait plus de parents, ni frères, ni sœurs, seulement une fiancée ...".
Par la suite, à défaut d'un service chirurgical plus élaboré, les grands blessés seront amenés à Bruxelles où l'on discute ferme pour obtenir ici l'aide de la Croix-Rouge.
Seigneur ! Que seraient devenus tous ces infortunés sans la générosité, l'ingéniosité, le dévouement, le courage, l'audace sinon la témérité de la population enghiennoise ? Elle avait ouvert son cœur aux blessés de Fontenoy, de Steenkerque, de Waterloo, aux prisonniers de 1914, aux réfugiés de 1917. Elle fit mieux en 1940 : elle le donna. Tout simplement. Sans réserve.
Cet exemple forcera l'admiration et déclenchera un vaste mouvement d'aide et de secours : lettres, argent vivres, linges s'acheminent à Enghien, mais bientôt plus rien ne pourra franchir les grilles du Collège sans passer par un contrôle qui se sert généreusement au passage; dès lors, le plus important arrive à destination dans la plus dangereuse des clandestinités.
Entre-temps, certains blessés sont évacués; d'autres, venant de Saint-Pol et de Baudour, les remplacent; la salle des fêtes est bondée. Aussi va-t-on décider d'en libérer en les abandonnant sur la chaussée. Il faudra s'occuper de les héberger avant de pouvoir assurer leur rapatriement. Voyez ce commandant Vouilloux, qui a perdu le bras droit, ce capitaine Carpentier, l'usage de ses deux mains, etc., etc.
Le 15 août, une centaine de blessés est expédiée en Allemagne; le lendemain, tout ce qui est d'Alsace et de Lorraine, peut rejoindre le pays.
L'organisation du ravitaillement et des secours s'améliore considérablement grâce enfin à la Croix-Rouge de Belgique et de France; grâce aussi à la générosité de plusieurs personnalités : la princesse de Ligne, la comtesse d'Arschot, la vicomtesse de Beughem, la baronne Allard, Mme Solvay, Mlle Limbosch, M.G. de Formanoir de la Cazerie, ...
Mais les Allemands deviennent de plus en plus sévères. Le 30 août, la princesse de Ligne se voit refuser l'accès au Collège; le 9 septembre, Mme P. Delannoy subit le même sort. Les visites sont désormais interdites : on avait exprimé trop de doléances sur les conditions de survie des prisonniers. Dorénavant, les colis devront être déposés dans le hall; le 6 octobre, la frontière se déplace : ce sont les grilles d'entrée ... Quatre cents blessés britanniques viennent, en effet, d'arriver ici "en pénitence". On s'évadait de Lille trop souvent et trop bien ... Malgré ces mesures d'éloignement, on sut très vite qu'il s'agissait là de fameux gaillards. Ne s'en faisant pour rien, ils se pliaient aux ordres avec une nonchalance qui n'avait d'imbécile que l'apparence. Là régnait le grand art d'exaspérer au suprême degré ces geôliers qui vraiment ne savaient plus par quel bout s'y prendre pour en imposer. Le chef Artz Peters avouera que, pour peu, c'étaient les Allemands qui étaient ici en captivité. Ah ! Ces Anglais ... Ils affichaient tout, sauf leur état de prisonnier, sinon de blessé : jeux et concours de ci, séances et tournois de çà, récital de jazz-band compris ... Peters ne savait plus les voir. Ni les entendre. Ni les sentir. Car oui ! ça sentait l'Albion ... Ils ne pouvaient recevoir ni courrier ni cigarettes; or, dans chaque coin, on en trouvait lisant leur courrier ... en fumant. Certains jours, plus de cinq cents plis atterrissent là. On s'en étonnera jusqu'à Berlin ... Interrogée, Mme Delannoy s'en tirera miraculeusement, mais, le 24 octobre, toute visite à l'hôpital civil est interdite : on a trouvé des lettres dans des colis déposés par Mlle Van Belle. Arrêtée par la suite, "Tante Henriette" finira ses jours à Ravensbrück après trente-sept mois de captivité...
Le 1er novembre, prévenus une heure à l'avance, tous les Anglais venus de Lille sont expédiés en Allemagne. Pas question de s'évader ni de les secourir. Trois jours plus tard, les ambulances transfèrent à la gare quelque deux cents Français. Le train doit quitter Enghien à onze heures; il ne part qu'à seize; on en profitera pour les ravitailler en tout ce qu'on peut.
Le 8, vingt-trois wagons, ceinturés de sentinelles peu commodes, attendent en gare les autres Anglais. On ne pourra s'en approcher qu'une fois installés. Quelles émouvantes retrouvailles que celles de ces blessés qu'il avait fallu abandonner depuis un mois, Weir, aux mains brûlées, Fleizer, aveugle à vingt ans, ... Une charrette de colis les accompagnera. "Jamais, écrira-t-on, je n'oublierai ce départ qui nous laissait désemparés; il y avait si longtemps que nous ne pensions qu'à eux. Le jour baissait et, loin du quai, nous ne distinguions presque plus les traits de ceux qui étaient aux fenêtres. Il est sept heures quand le train s'ébranle. Quel long voyage ... !"
Les 14 et 19 novembre, plusieurs blessés français sont libérés et peuvent, eux, regagner leur pays.
Voici bientôt Noël. Le docteur Cordebar, médecin-chef français, obtient l'autorisation de fêter ce grand jour et parvient non sans difficulté à faire lever l'interdiction pour tout civil d'accéder au Collège. Dès lors, au réfectoire va se dresser un immense sapin décoré de guirlandes et surtout chargé de friandises; chaque blessé recevra un pot de confiture, un quart de pain d'épices, un chocolat, une orange, des cigarettes tandis que dans les cuisines, on décharge cent kilos de viande, quatre cent cinquante de patates, cent boîtes de légumes, deux cent cinquante bouteilles de vin, etc. Un prisonnier, traiteur de son métier, en fera un réel banquet.
Mais il y aura surtout ... comment dire ? ... ce rayon de tendresse balayant pour un moment au cœur de chacun l'amertume de l'infortune. De 14 à 18 heures, séance récréative à la salle des fêtes, mais là nul civil ne peut pénétrer : les Allemands veulent éviter tout autre contact. Il n'empêche; cette fête avait permis d'en rétablir et d'en faire rapport : le Collège compte encore 470 blessés dont une vingtaine d'Anglais. Ceux-ci quitteront Enghien le 6 janvier. Le lendemain, c'est le tour d'une quarantaine de Français. Le 14 février, gros départ : 380 vident les lieux. Avec la complicité de quelques cheminots, on parvient d'extrême justesse à leur remettre quelques colis. Rocambolesque, cet épisode : ralentissement de la locomotive, course le long du convoi, tous bras levés et chargés; à l'autre bout, cris, clameurs, vociférations, ... puis dégringolades de talus et paf ! dans les fils de fer barbelé ... Un vrai western qui faillit s'achever à coups de feu ... En représailles, les médecins et blessés de l'hôpital civil doivent regagner le Collège.
Quelques jours plus tard, les grands blessés anglais sont transférés à l'Institut Bordet et à l'hôpital Brugmann. Désormais, c'est le black-out généralisé. On n'en communiquera pas moins avec ceux qui restent encore au Collège. Tantôt, c'est un fontainier qui apporte là du courrier ou en ramène; tantôt, c'est un ardoisier qui dégage de ses ardoises les précieuses liasses; tantôt encore un plombier qui se déleste de quelques colis ... Mais cela devient de plus en plus difficile de tirer sur qui s'attarde aux abords du Collège. Aussi, essaie-t-on de se faire comprendre du grenier de Mme Deryck ...
Le 14 mars, vers 19 heures, quatre-vingt-quatre prisonniers quittent le Collège et sont enfournés à la gare dans deux wagons à bestiaux. Destination : l'Allemagne. Ils disparaissent à quatre heures du matin. Dès lors, seuls demeurent encore neuf prisonniers. Ils sont emmenés le 21.
Voilà, c'est ... fini... Oui, sans doute. Mais pourra-t-on jamais oublier dans ce Collège ces 150.000 prisonniers et 8.000 blessés, victimes de quelques jours de guerre ?
Yves Delannoy
Président de l'A.S.B.L. Collège Saint-Augustin.
Source : Revue Heri et Hodie - Collège Saint-Augustin.