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A la découverte d'Enghien par d'autres chemins

L'abbé Michel Dayez

 

L'abbé Michel Dayez

 

L'abbé Michel DAYEZ
(Paturages, 18 oct. 1929 - Béclers, 8 sept. 2001)

 


Du docteur André Dayez et de son épouse Catherine De  Croës, naquirent six enfants dont, après le décès de Michel, ne subsistent plus qu'une sœur Cécile et un frère Léon, actuel abbé de Maredsous.

Après ses humanités au séminaire de Bonne-Espérance, il se prépare au ministère presbytéral au séminaire Léon XIII à Louvain, puis à l'Institut de Philosophie du Grand Séminaire de Tournai et de la Faculté de Théologie.

Entre-temps, il reçoit la prêtrise (11 août 1955).

 Après un professorat au Collège de Kain (1958), le voici professeur au séminaire de Tournai (1960) qu'il quitte en 1985  pour desservir le doyenné d'Enghien et la cure de Petit-Enghien.  Quatre ans plus tard, il est nommé doyen d'Ath et curé de  Ghislenghien, Gibecq et Meslin (*)

(*) Une anecdote à ce sujet. L'affectation du doyen d'Enghjen au doyenné d'Ath fut décidée - à tort ou à raison ? - sans avis ou consultation du Conseil pastoral d'Enghien . Un de ses membres et non des moindres s'en offusqua avec véhémence, déclarant au cours d'une séance de l' A.S.B.L. Saint-Nicolas à Enghien, qu'il allait protester auprès de Delors.

Etonnement de certains ! Qu'est-ce donc que venait faire là dedans le président de la Commission Européenne ? On finit par se rendre compte qu'il y avait erreur sur la personne et les fonctions : le premier, c'était Jean-Marie Delor, vicaire général ; le second, un certain ... Jacques Delors ...

Le 27 avril 2000, chanoine titulaire du Chapitre de Tournai, il en devient le doyen en même temps que curé de Béclers (*).

(*) Renseignements aimablement communiqués par M. le Chanoine Jean Dumoulin, archiviste du Chapitre de la Cathédrale. 

Mais revenons à Enghien où Michel Dayez succède à Jean Knauff, enghiennois d'adoption depuis plus de cinquante ans († 26 juil. 1997). Nul ne peut contester qu'entre ces deux personnages, il y avait quelques nuances ...

A vrai, dire, les premiers contacts entre l'auteur de ces lignes et le nouveau doyen ne furent pas des plus agréables.

Le premier, Grand-Maître de la Confrérie de la Double Enghien, avait sollicité un entretien qu'il croyait être de pure courtoisie pour obtenir que la messe dominicale du 28 septembre 1986 puisse être célébrée en présence des confrères et de leurs invités à l'occasion du deuxième chapitre de la Confrérie. Or, ce fut un refus pour le moins ... catégorique  :


- La messe solennelle du dimanche est la messe de la paroisse. Choisissez donc un autre jour !
- Mais, Monsieur le Doyen, il y aura moins d' assistance.
- Çà, Monsieur Delannoy, ce n'est pas mon problème !


Les cinq minutes prévues finirent par devenir une demi-heure et ledit Delannoy sortit de là plus gros Jean qu'il n'y arriva. Au surplus, pour le moins ... surpris.

Mince alors ! N'était-il pas de ceux qui souhaitaient une église la plus largement ouverte ? Et se faire remballer ainsi pour la raison que chacun n'avait qu'à résoudre ses propres problèmes ... Mais tonnerre ! Si chaque laïc devait adopter pareil principe, où donc irait la société ? (*)

(*) La solution fut la suivante : la confrérie sollicita et obtint le ministère d'un autre prêtre et la messe fut célébrée le dimanche mais dans un autre sanctuaire ...

 
Très heureusement, les nuages se dissipèrent assez rapidement. La profonde érudition religieuse autant que profane du doyen, le zèle apostolique qui l'animait, une meilleure compréhension aussi de la mentalité enghiennoise n'y ont sans doute pas été pour rien.

On aurait pu s'en tenir à ces quelques considérations sans cette confidence de Mgr Huard dans son homélie :


Michel Dayez se montrait toujours disponible mais mettait parfois du temps à passer à l'application. Il m'est arrivé de regretter sa lenteur à mettre en œuvre certaines décisions (mais) Parce qu'on pouvait être sûr qu'il prendrait le large et jetterait les filets, on consentait à ce qu'il temporise et s'accorde un délai. Sans doute l'expérience lui avait-elle appris que patience et réflexion sont porteuses de meilleure réussite (*)

(*) Mg. J. HUWARD, Homélie 


Il y avait peut être eu un peu de "ça" lors de ma démarche (*)

(*) Il est assez étrange que cette prudente lenteur ait trouvé jadis au monastère des Augustins à Enghien une illustration dans les armoiries de l' abbé de Saint-Denis-en-Broqueroie, Henri de Busignies, dont la devise porte PEDENTIM B(usignies ?) VENIES (Propriété de l'auteur, reproduction dans de JONGHE d' ARDOYE, Jos. HAVENITH, G. DANSAERT, Armorial du Bibliophile, t. 1, Bruxelles, 1930, p. 153 et portrait à l'abbaye de Maredsous).


Nos rapports se multiplièrent de plus en plus agréables lorsque le Président du Cercle archéologique parvint - à vrai dire, ce ne fut guère difficile - à l'intéresser à certains aspects de l'histoire locale.

C'est ainsi qu'il publia dans les Annales de notre Cercle où il entra en 1987, une dizaine d'articles (*)

(*) Relevons ici :


- L'église Saint-Sauveur à Petit-Enghien. Un exemple intéressant de rénovation au XVI/le s.,dans A.C.A.E., t. XXlll, 1987, pp. 59-86.
- L'église Saint-Sauveur à Petit-Enghien. Contribution à son histoire, dans A.C.A.E. , t. XXIV, 1988, pp. 107-124.
- La chaire à prêcher de l'église Saint-Nicolas d'Enghien, dans A.C.A.E. , t. XXV, 1989, pp. 5-36.
- L'église Saint-Sauveur à Petit-Enghien , dans A.C.A.E., t. XXV li, 1991 , pp. 15-66.
- La paroisse Saint-Sauveur à Petit-Enghien. Les curés des quatre derniers siècles, dans  A.C.A.E. , t. XXVII, 1991 , pp. 67-82.
- La paroisse Saint-Sauveur à Petit-Enghien. Les vicaires attitrés au fil des ans, dans A.C.A.E., t. XXVIll, 1992, pp. 55-64.
- Petit-Enghien. Les origines du cantique local en l'honneur du Saint-Sauveur, dans A.C.A.E.,t. XXVIII, 1992, pp. 65-84.
-L'église Saint-Sauveur à Petit-Enghien. Le message des Cœurs brûlants, dans A.C.A.E., t. XXX, 1995-1996, pp. 175-188.
-Art, culture et foi. L'exemple d'un confessionnal baroque de l'église Saint-Nicolas d'Enghien, dans A.C.A.E. , t. XXXII, 1998, pp. 167-190.
- Le message du tétramorphe conservé en l'église Saint-Nicolas, dans A.C.A.E., t. XXXV, 2001 , pp. 127-142.

.D'autres devaient suivre (*) mais son brusque départ pour  le doyenné d'Ath (1989) et d'autres responsabilités au sein du Chapitre de Tournai l'empêchèrent de compléter ces dossiers à peine ouverts.

(*) Notamment une étude sur le vitrail central du chœur de l'église Saint-Nicolas à Enghien et sur le tableau des Œuvres de miséricorde qui s'y trouve également.

C'est avec une douloureuse stupéfaction que les Enghiennois apprirent que leur ancien curé-doyen venait subitement de quitter cette terre tandis qu'il se préparait à célébrer l'Eucharistie : à sa table de travail, son missel était ouvert à la fête de saint Grégoire-le-Grand. C'était le 3 septembre 2001.

Les funérailles furent célébrées le 7 en la cathédrale de Tournai par Mg. Huard, une dizaine de chanoines et une soixantaine de prêtres en présence de hautes personnalités politiques, administratives, judiciaires, militaires, etc ...

Il est vrai qu'on y rencontra peu d'Enghiennois, mais, par contre, le 1er novembre, l'église de Petit-Enghien était archicomble : s'y déroulait une "célébration eucharistique d'actions de grâce pour l'apostolat de leur ancien curé et doyen".
 

 

Y. Delannoy.

 

Source : Annales du CRAE - Vol. XXXVI - 2002 - pp. 299-303.

 

 

 

 

 

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