L'abbé Benoît Lobet, curé-doyen d'Enghien et de Silly
Par ohp
Au revoir Monsieur le Doyen, merci pour tout.
Concert de carillon du 27 septembre 2020 - Chantal Mollet
Prêtre et théologien belge, Benoît Lobet est né à Louvain le 13 juin 1957.
Après des études de lettres classiques et de philosophie à l'Université Catholique de Louvain, il est ordonné prêtre du diocèse de Tournai en 1984 et passe une maîtrise de théologie à l'Institut catholique de Paris en 1986.
Depuis lors, il enseigne la théologie dans divers instituts belges, comme l'Institut Cardijn de Louvain-La-Neuve. Il est maître de conférences invité à la Faculté de Théologie de l'Université Catholique de Louvain.
En juillet 2009, il est nommé doyen d'Enghien et curé-doyen des entités d'Enghien et de Silly, fonction qu'il exerce depuis septembre 2009. Le 6 juin 2012, il est en outre nommé doyen principal de la région pastorale d'Ath ("Doyenné du Pays d'Ath") dans le diocèse de Tournai. En février 2016, il est nommé "Missionnaire de la Miséricorde" par le pape François.
Le 24 février 2020, le Cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, en accord avec Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, le nomme Curé-doyen de la Cathédrale des SS. Michel-et-Gudule de Bruxelles, et doyen de Bruxelles-Centre, fonctions qu'il exercera à partir de septembre 2020. L’abbé Lobet parle plusieurs langues dont le français, le néerlandais et l’italien, notamment.
Il succède ainsi à l’abbé Claude Castiau, nommé en 2005, qui bientôt âgé de 75 ans, prendra sa retraite cet été.
Auteur de plusieurs ouvrages de théologie et de spiritualité, il a reçu le Prix des écrivains chrétiens (Scriptores Christiani) et le Prix des écrivains de Wallonie.
Le 29 septembre 2018, aux éditions Médiapaul paraît son livre : « Etre Prêtre - Fragments d'autobiographie spirituelle ». Un récit de vie d’un prêtre qui ouvre à la méditation. Un texte magnifiquement écrit d’une grande force spirituelle.
Dans la présentation du livre on peut lire :
Ce prêtre belge, proche de nombreux écrivains, ami d’Hector Bianciotti, avec qui il échangera une riche correspondance, grand lecteur de la poétesse Marie Noël, est l’auteur de nombreux ouvrages de spiritualité. Un véritable écrivain lui aussi qui a lié de solides amitiés dans le monde de la culture, autant avec « ceux qui croient au ciel » qu’avec « ceux qui n’y croient pas ». Il fut proche de la reine Fabiola de Belgique qu’il accompagna jusqu’à son décès mais n’en oublie pas pour autant ses racines paysannes. Comme le dit l’éditeur René de Ceccatty dans sa magnifique et dense préface : « La conception de la spiritualité et, dans sa fonction de prêtre, de la pastorale que Benoît Lobet a et explique dans cette esquisse autobiographique, est suffisamment claire. Rencontre, tolérance, lucidité sont des mots clés. Insertion assumée dans le siècle, dans le monde des hommes et des femmes, qu’ils soient laïques ou religieux. Distance amusée à l’égard de toute forme d’institution. » Benoît Lobet l’écrit lui-même dans ce livre : « Si des personnes prennent ou reprennent goût à la vie chrétienne, ce ne sera, nécessairement, qu’à travers l’amour qu’on leur aura montré, et pas au travers de principes de morale qu’on leur aura assénés. » La lecture de cet ouvrage le confirmera : il souffle un grand vent de liberté chez ce prêtre non conformiste ; cette même liberté qui vibre chez les grands mystiques qu’il fréquente assidument et enseigne à la faculté de théologie de Louvain. « Ce sont les mystiques modestes et humains, à l’occasion railleurs, qui plaisent à Benoît Lobet, et qui sont ses réels et fidèles compagnons », écrit encore René de Ceccatty. Ceux qui doutent et ceux qui sont conscients de leur faiblesse, ceux qui reçoivent sans forfanterie un message intérieur et le partagent non dans le sectarisme et le prosélytisme, mais dans les actes et dans l’écoute. » Ce livre où l’auteur s’efface pour évoquer encore et toujours son maître et ami, le Christ, ouvre la porte sur un fécond sentier spirituel. Un livre « source » !
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C’est au milieu des cartons en vue de son départ vers la capitale où il a été nommé curé de la Cathédrale des SS. Michel-et-Gudule et doyen de Bruxelles-Centre, que l’abbé Benoît Lobet, actuel curé d’Enghien et doyen du Pays d’Ath, a reçu le 29 juin 2020, Radio RCF pour une émission passionnante.
Au revoir...
Cet édito que je signe est probablement le dernier avant mon départ pour Bruxelles. Il ne sera pas long. De tout cœur, je tiens à remercier les paroissiens d’Enghien et de Silly pour l’accueil qu’ils ont toujours manifesté à mon égard pendant ces onze années. Un prêtre n’est curé que par cet accueil : ce sont les fidèles qui font de lui un pasteur – si donc j’ai pu être votre pasteur, c’est grâce à vous, à chacune et chacun de vous, dans la diversité de vos tempéraments, de vos expériences, de vos requêtes.
De tout cœur aussi, je tiens à demander pardon à ceux et celles que j’ai déçus ou, pire, blessés. Certes, quand on est un responsable pastoral, il faut tenir un cap, mais je sais bien que cela ne se peut pas sans quelques remarques qui ont écarté des personnes.
Surtout, je rends grâce à Dieu pour ce temps passé parmi vous, qui aura été pour moi un heureux temps, riche de centaines de rencontres et de découvertes, riche de la richesse que vous m’avez montrée et qui est celle de vos cœurs.
Accueillez mon successeur comme un autre moi-même : il sera un bon pasteur parmi vous. Soyez toujours fidèles au Christ, qui est vraiment pour nous « le Chemin, la Vérité et la Vie. »
Priez pour moi, et que Dieu vous bénisse !
Abbé Benoît Lobet.
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Quitter Enghien, quitter Silly...
"Partir, c'est mourir un peu". Il me faut du temps pour quitter Enghien, pour quitter Silly, un peu - j'imagine, car je vous promets n'avoir là-dessus aucune expérience - comme si l'on quittait une femme très aimée. Et après tout, la comparaison n'est sans doute pas idiote : il y a onze ans, je m'en souviens bien, en arrivant ici, j'avais l'impression d'épousailles.
Alors je parcours les rues et les campagnes, je ré-envisage les lieux et les personnes, je re-songe à celles et ceux que j'ai accompagnés vers la mort, ou dont j'ai béni le mariage et baptisé les enfants. Je me souviens des confidences, des drames et des joies partagés. Je hume, au hasard des chemins, la bonne odeur des rencontres vraies.
Car certaines furent plus fausses que d'autres : de convenance, celles-là sont de personnes soulagées de me voir partir et de laisser place aux petits pouvoirs et aux petites ambitions qui décidément refont toujours surface en prétextant travailler pour le bien - bon, j'aurai quand même un successeur déjà mis au courant et qui, avec la sagesse des "anciens" d'Afrique, que nous ne soupçonnons pas, fera la part des choses !
Tristesse? Oui, un peu. Nostalgie ? Moins... la nostalgie ne conduit à rien de bon. Je suis passé ici en faisant ce que j'ai pu, en étant ce que je suis - à mon âge, on ne se réforme guère (j'en ai du reste prévenu ceux chez lesquels on m'envoie...)
Ce qui compte : l'Evangile annoncé, cette heureuse nouvelle qui fait sans cesse irruption au sein d'un monde de convoitises et de conflits, un monde de mort. L'Evangile, c'est la Vie.
J'ai aimé cette Ville d'Enghien et les campagnes silliennes où l'on cultive la musique et les autres beaux-arts, où l'on sait que cela fait grandir l'humanité. J'ai aimé les confréries et les associations, les grands moments de rigolade et ceux, plus intimes mais tout aussi réels, de recueillement. J'ai aimé la jeunesse de ces lieux, la jeunesse des Scouts, Guides et Patros, qui habitent avec leur enthousiasme les vieilles pierres et les vieilles habitudes - sans eux, tout finirait vite par se nécroser. J'emporte tout cela avec moi, et je ne serai pas loin...
Article publié sur le blog "Rendez-vous avec Benoît Lobet" - 16 août 2020.
Dimanche 9 août 2020... dernière célébration eucharistique auprès des communautés paroissiales d'Hellebecq et de Bassilly.
INSTALLATION DE BENOIT LOBET EN QUALITE DE CURE-DOYEN
DE LA CATHEDRALE DES SAINTS MICHEL ET GUDULE A BRUXELLES