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A la découverte d'Enghien par d'autres chemins

Julienne Moulinasse et les Soeurs de l'Union au Sacré-Coeur

 

 

Les Sœurs de l’Union au Sacré-Cœur (1) arrivent à Enghien en 1850, à l’instigation de la princesse Ludmille de Lobkowitz, épouse du duc Prosper d’Arenberg, qui met à leur disposition l’ancien Béguinage dont elle vient de faire l’acquisition (1846).

Dès 1851, elles ouvrent un pensionnat ; deux années plus tard, la population de cet établissement atteint 175 élèves. Avec ce développement, il faut transformer et construire des annexes (1867-1869, 1897/8). Cela devient une petite cité scolaire de soixante-dix ares avec écoles moyenne, ménagère, commerciale et même musicale.

Hélas ! Malgré toutes les mesures de prudence dictées par l’expérience, on enregistre là, de temps à autre, des cas de typhus. La guerre va toutefois perturber bien davantage ce site pacifique.

Elèves et religieuses devront trouver refuge : pour les premières, ce seront le retour des internes au foyer et l’accueil des externes chez les Sœurs de Nazareth ; pour les secondes, l’évacuation un peu partout : au monastère des Clarisses, chez les Pères jésuites, dans leur couvent de Hal et Hougaerde, etc…

Au départ des Allemands, les locaux sont dans un état des plus lamentables. Il n’empêche : les cours reprendront en 1919, mais, avec une nouvelle épidémie de typhus, c’est le coup de grâce. Après 71 années d’enseignement, les Sœurs quittent cet établissement t la ville sans attendre l’expiration de leur bail emphytéotique.

Entre-temps, le tout a été mis sous séquestre (1918) et d’accord avec les Sœurs s’ouvre là un autre établissement scolaire dont les bâtiments sous devenus en 1936 la propriété de la Société Saint-Nicolas, A.S.B.L. (2).

Là règnera, un tiers de siècle, la frétillante Julienne, dirigeant classes primaires et gardiennes. Tenace comme jamais ne le fut un Moulinasse… On s’étonne encore qu’elle se soit arrêtée à quatre fois vingt ans, plus dix, abandonnant successivement craies, plumes, pinceaux et crochets, mais jamais un verbe qui n’était pas que superbe (3).

L’assisteront notamment Mmes Laure Beghin-Roobaert et Denise Vandenberg-Van Geyte.

A la suite des interventions de Grammens, une section flamande de primaire est ouverte en novembre 1940 et comprend seize élèves ; le titulaire en sera Melle Henriette Dullekens. La section française compte alors trente-six élèves, tandis que les gardiennes se partagent trente)deux enfants (22 flamands et 10 français).

Cette école fermera ses portes en 1955 (classe primaire) et 1956 (classe gardienne).

 



(1) Sur l’histoire de cette communauté à Enghien, v. P. de LATTRE, s.j., Les Sœurs de l’Union au Sacré-Cœur d’Hougaerde au vieux Béguinage d’Enghien (1850-1921), A.C.A.E., t. XI, pp. 345-360.


(2) Cette propriété de 37a, 40 ca, fut mise sous séquestre en 1918 et achetée le 31 mars 1936 par l’A.S.B.L. Société Saint-Nicolas constituée le 1er août 1935, en même temps que le Cercle Catholique (rue des Capucins), le Béguinage et le Patronage, pour le prix global de 150.000 francs (Y. DELANNOY, Le Séquestre…, op. cit.).


(3) Lors de la parution de son roman Poldine, Vierge rance (1932), elle hérita très naturellement de ce titre. Soit ! Par la suite, non sans raison également, elle en mérita d’autres. Mais laissons ici se déssécher dans les sables de l’oubli le venin de cette viperine et la mémoire de ses victimes !

 

Source : Y. DELANNOY – 150 ans de Vie Communale à Enghien – A.C.A.E. – Tome XX – 2e et 3e Livraisons, pp. 424-427.

 

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