A la découverte d'Enghien par d'autres chemins
Les bannières et enseignes des corporations d'Enghien, sont à ce point liées à la Confrérie de la Double Enghien que, sans celle-ci, ni les unes ni les autres n'auraient été imaginées.
Le 2 juillet 1985, les confrères de la Double d'Enghien envisagent de doter la Grand-Place d'Enghien de bannières évoquant les anciennes corporations et métiers de la ville :
Le blason des brasseurs est composé comme suit : de sable à deux fourquets d'argent posés en sautoir, cantonnés d'une croix recroisettée au pied fiché d'or. Les émaux sont empruntés aux armoiries de la ville ainsi que la croix ; le fourquet fait référence à l'instrument dont se servait le brasseur pour remuer l'orge mouillée dans les fermoirs. Le degré d'humidité et la couleur de l'orge indiquaient au malteur que la germination était ou non terminée.
Les bannières (2m sur 1,70m), avec mâts et attaches, sont commandées le 30 août 1989 et reçoivent leur emplacement respectif. La bannière des brasseurs est placée côté Maison Jonathas, avec celles des parmentiers et des fèvres.
Dès l'approche de la mauvaise saison, les bannières sont amenées pour regagner leur mât respectif à la belle. Il en est ainsi jusqu'à ce que l'on s'aperçoive que les intempéries et les pollutions commencent à les malmener au point que certaines, plus exposées à ces méfaits, doivent recevoir d'importantes restaurations. On décide, dès lors, de ne plus les replacer. La garde en est confiée à la confrérie qui les fait réparer en 1993. Depuis lors, elles sont déployées dans l'église à l'occasion de la procession de la Saint-Jean.
La confrérie, toujours désireuse d'embellir la Grand-Place, songe alors à la doter d'enseignes évoquant les anciennes corporations de la ville.
En 1994, elle confie ce travail à M. Jean-Claude Marcel, ferronnier d'art à Enghien. Le dossier héraldique ayant servi à la confection des bannières lui est confié. Il s'en inspire, et en supprime notamment le champ de chaque écu pour donner moins de prise à la violence des vents.
Après avoir entrepris de nouvelles démarches auprès de l'administration communale qui détermine la hauteur de leur fixation, et des propriétaires qui autorisent celle-ci à la façade de leur immeuble, les enseignes reçoivent chacune un emplacement, celle des brasseurs au n° 76 - Café Le Carillon.
Chacune ces enseignes a pour cimier un homme sur un tonneau levant une chope au naturel.
Source :
Des bannières d'hier aux enseignes d'aujourd'hui - Yves Delannoy - Annales du Cercle Royal Archéologique d'Enghien - Tome XXXVI - 2002 - pp. 265-275.